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Prêt : les taux de crédit vont-ils baisser en 2024 ?

Publié le 19/01/2024

Dans ces conditions plus favorables, la baisse des taux de crédit amorcée depuis le mois de novembre devrait s’amplifier dans les semaines à venir.

L

a Banque centrale européenne (BCE) a confirmé le maintien de ses taux directeurs pour la deuxième fois consécutive. Une annonce qui renvoie au ralentissement de l’inflation sous-jacente (1) dans la zone euro, à 2,4 % en novembre, contre 4,3 % en septembre et 10,6 % il y a un an.

En France, l’inflation a diminué sur un an, s’établissant à 3,6 % en novembre, après 4,2 % en octobre et 4,6 % en septembre, d’après l’Insee. Une situation qui devrait améliorer les conditions pour emprunter. 

Les banques de retour sur le marché du crédit

Depuis la première annonce du maintien du taux de dépôt (2) de la BCE à 4 % en octobre (après l’avoir augmenté de + 0,25 point en septembre), certaines banques sont revenues sur le marché du crédit immobilier, avec des taux de crédit stables voire en baisse en novembre (en moyenne, 4,12 % sur 20 ans, selon l’Observatoire Crédit Logement/CSA), dans une optique de conquête de clients. 

Du mieux dès mars 2024

« Cette baisse des taux de crédit, tout juste amorcée, preuve du retour à la logique de la concurrence entre établissements bancaires, devrait s’amplifier dans les semaines qui viennent et permettre aux Français qui avaient gelé leurs projets de recommencer à se projeter », estime Caroline Arnould, directrice générale du courtier en prêts Cafpi.

Car si l’inflation poursuit sa trajectoire baissière, la BCE devrait relâcher la pression sur les taux courant 2024. Cela pourrait intervenir dès le mois de mars. « Le taux auquel l’État français emprunte à 10 ans (OAT 10 ans) (3) est passé de 3,50 % à 2,80 % en deux mois, et le ton employé par la BCE aujourd’hui devrait permettre de confirmer ce mouvement, affirme-t-elle. La simple perspective d’une éventuelle baisse des taux de la BCE démontre un changement de paradigme. Cela pourrait clairement redonner du pouvoir d’achat aux emprunteurs et donc contribuer à relancer le marché immobilier. » 

« Pas encore temps de crier victoire »

Cependant, consciente des risques d’une nouvelle hausse des prix de l’énergie, du fait notamment de la crise au Proche-Orient, et d’une inflation alimentée par la hausse des salaires, la présidente de la BCE Christine Lagarde continue de rappeler qu’il n’est « pas encore temps de crier victoire. »

De plus, les conditions d’octroi des prêts imposées par le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) constituent toujours, selon les courtiers, un frein aux projets immobiliers d’emprunteurs pourtant solvables.

Même si l’organe présidé par le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a procédé récemment à des ajustements en augmentant la durée maximale des prêts de 25 à 27 ans sous conditions de travaux représentant 10 % du montant du bien (contre 25 % auparavant) ou en donnant la possibilité aux emprunteurs de demander un réexamen de leur demande de prêt en cas de refus.

(1) Indicateur clé des banques centrales jugé plus précis pour suivre l’évolution de l’inflation, car il exclut notamment les prix de l’énergie, trop volatils 

(2) Le taux de rémunération des dépôts est le taux auquel les banques sont rémunérées lorsqu’elles placent leurs liquidités à la BCE. Plus le taux est haut, plus cela les incite à privilégier davantage les dépôts plutôt qu’à prêter leur argent notamment aux particuliers  

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